mardi 17 mars 2009

journal d'une journée du pok

Lundi 7h : le réveil sonne...
Quand t'es en France et que tu sors de ta couette, tu te dis "fais chier il caille". Ben ici, alors que t'es en calbute sur ton matelas, tu te dis "putain j'ai trop chaud".

7H45 : maintenant que tu sens le Axe Super Puissant Anti-Transpirant (c'est un argument européen, quand tu mets ton nez sous mes bras à 11h, le taux d'humidité est déjà à 100%), et que tu n'as plus un cheveu qui dépasse, tu fermes les fenêtres (pour garder la fraîcheur), tu sors de chez toi et tu chevauche ta magnifique mobylette. Hop, c'est parti, un coup de pédale (en fait 2, elle a du mal à démarrer), le moteur ronronne et les cheveux dans le vent tu démarres ! (0-100 km en 30").

7h50 : premier feu, premier mendiant. Ce qui est difficile c'est de faire le "tri" entre les gens qui te demandent des sous. Tu as le véritable enfant de la rue, issu d'une famille pauvre, qui mendit pour survivre. Le problème c'est qu'il y a aussi une population, certe pauvre (ce n'est pas comparable à nous autres blancs), mais qui sont de véritables petites organisations dont souvent le bénéfice ne profite qu'aux plus grands... Finalement, les 50 FCFA que l'on va laisser au petit dans l'espoir que ça l'aide à vivre, aller à l'école, finira (à coup de pieds) dans les mains d'un grand sans scrupule qui va se payer une bière au maquis du coin...
Ce sont des faits, les manières d'y répondre sont diverses. Pour ma part, je préfère soutenir les associations plutôt que donner des 10 F ou 50 F à un enfant dont on ne connaît pas l'origine.

8h: Arrivée à la DGI: mon parker (rien à voir avec Parker Lewis...) prends ma mob', la cale, la boucle et me remet les clés. Je rentre, dis bonjour aux vigiles, et monte au 3ème où se situe mon bureau; Je mets la clim en marche, déballe mon ordi (oui je n'ai pas encore d'ordi digne de ce nom) et c'est parti. Le reste de la matinée est une journée de boulot traditionnelle dont les détails vont certainement vous emmerder plus qu'aut' chose.

12h : le ventre commence à dire "j'ai faim j'ai faim", donc c'est la descente comme on dit ici. Comprendre : la débauche. Je file chez ma Sénégalaise préférée. Même entre pays voisins d'Afrique, chacun a sa spécialité. Pour ma part, la cuisine burkinabè me plaît qu'à moitié, les femmes faisant beaucoup la cuisine à l'eau (les sauces notamment). Les sénégalaises elles privilégient l'huile, ce qui se rapproche plus de notre cuisine. Donc, je commande un bon Coca bien frais et un riz gras. C'est un plat avec du riz cuit dans une sauce arômatisée à la tomate, accompagné d'un peu de poisson, de choux, d'aubergine.
13h : le ventre est plein, voici l'heure du Nescafé. Rares sont les coins où l'on trouve du café cafetières.

15h : c'est la montée, je rejoins mon bureau pour oh de nouvelles aventures à la DGI.

17h30-18h : c'est la descente (logique après la montée..), on remballe tout est on sort. Salutation aux vigiles, ma mob' est préparée et démarrée par mon parker en chef ! Je prends la circulation en pleine heure de pointe, c'est la jungle ! Sur une voie large comme le périph' parisien, on croise 3 files de voitures et 3-4 files de 2 roues. S'y insérer est assez périlleux, heureusement il y a les feux. Quoique les 5 secondes entre le déclenchement des couleurs sont utilisées par les retardataires pressés et par les démarrages anticipés. Comprendre qu'il n'y a pas un moment comme chez nous à un carrefour où tout le monde est arrêté. Mais bon, quand une file s'allonge d'un côté, elles décide souvent de partir d'un coup, du coup les gens en contre-sens s'arrêtent de force...

19h : je rejoins M. Sanfo dit BB, un très très bon ami dans un quartier appelé Larlé. On s'asseoit sur une chaise devant la "cours familiale", au bord de la route, et on fait la causerie en regardant les gens passer.
Curieusement, ce sont des moments de détentes, les températures descendent, la nuit tombe, des gens de tout bord passe devant nous. Comme quoi, pas de besoin de télé ou de radio, regarder les gens vivre est un bon divertissement..
Il y a le petit boutiquier du coin qui croise un bon ami et qui parle fort; la petite voisine d'en face qui sort de sa douche, serviette attachée à la poitrine et qui regarde la rue, on ne sait pas très bien pourquoi; un ou deux enfants mendiants; les coiffeuses d'en face en train de fermer leur boutique; une demoiselle qui rentre de l'école en uniforme; un mécano qui attend la prochaine panne... Bref, un fourmillement de vies et de diversité de situations que l'on croise rarement de nos jours chez nous.

20h: nous allons nous asseoir à un maquis pour boire une (deux...) bière, accompagnée selon l'humeur de poisson braisé, de brochettes-frites ou de gésiers... il y a du monde tous les jours dans ce genre de coin, la bières 66cl coûte à peine 1euro, le plat de brochette 1,5euros.

22h: voici l'heure de rentrer, les rues commencent à se vider, les voleurs vont commencer à sortir, il est plus prudent de rentrer. J'enfourche ma mobylette et file, tel un ... un... bah un pauv' ti blanc à mobylette, jusqu'à la maison en espérant que personne ne va se mettre sur mon chemin.

23h: douche dodo bien mérité. Actuellement la clim' est assez appréciée pour s'endormir, il a tendance à faire 30° voir 35° dans la chambre, un peu de frais permet de bien dormir.

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