vendredi 27 mars 2009

Kibaré ? (=quelles nouvelles ?)

Quoi de neuf dans l'actualité du Burkina ?
- Les Etalons Cadets du Burkina sont en demi-finale de la CAN, opposés à l'Algérie; Pour une équipe nationale qui n'est généralement pas brillante, la relève semble elle, au contraire, se révéler efficace !
- La période chaude commence, quelques indicateurs : 9h -> 35° ; 15h -> 45°; 23h -> 30° ; ceci tous les jours sans exceptions. Autant dire que la clim' est appréciable !
- La demande en électricité de mars à juin est de 125 MW alors que le plafond disponible est de 113 MW, résultat : coupures quotidiennes.
- On trouve plus beaucoup de mélange pour ma mobylette; comment je vais rouler moi ??? :) L'approvisionnement en hydrocarbure est nationalisé, et les taxes/prix sont fixés par la SONABHY (SOciété NAtionale Burkinabè des Hydrocarbures); Total et Shell se bagarent le monopole national de la distribution. Quelques sociétés nationales et libanaises (PETROFA, SOGEL-B) se partagent le reste.
- J'ai une connexion au net ! 256kb/s partagés... Pas mal ! Par contre, pour 60euros/mois outch!
- Ah, les robinets aussi risquent de ne plus couler... Pourquoi? Bah les pompes sont électriques, donc avec le délestage de l'électricité, l'eau ne monte plus...

mardi 17 mars 2009

journal d'une journée du pok

Lundi 7h : le réveil sonne...
Quand t'es en France et que tu sors de ta couette, tu te dis "fais chier il caille". Ben ici, alors que t'es en calbute sur ton matelas, tu te dis "putain j'ai trop chaud".

7H45 : maintenant que tu sens le Axe Super Puissant Anti-Transpirant (c'est un argument européen, quand tu mets ton nez sous mes bras à 11h, le taux d'humidité est déjà à 100%), et que tu n'as plus un cheveu qui dépasse, tu fermes les fenêtres (pour garder la fraîcheur), tu sors de chez toi et tu chevauche ta magnifique mobylette. Hop, c'est parti, un coup de pédale (en fait 2, elle a du mal à démarrer), le moteur ronronne et les cheveux dans le vent tu démarres ! (0-100 km en 30").

7h50 : premier feu, premier mendiant. Ce qui est difficile c'est de faire le "tri" entre les gens qui te demandent des sous. Tu as le véritable enfant de la rue, issu d'une famille pauvre, qui mendit pour survivre. Le problème c'est qu'il y a aussi une population, certe pauvre (ce n'est pas comparable à nous autres blancs), mais qui sont de véritables petites organisations dont souvent le bénéfice ne profite qu'aux plus grands... Finalement, les 50 FCFA que l'on va laisser au petit dans l'espoir que ça l'aide à vivre, aller à l'école, finira (à coup de pieds) dans les mains d'un grand sans scrupule qui va se payer une bière au maquis du coin...
Ce sont des faits, les manières d'y répondre sont diverses. Pour ma part, je préfère soutenir les associations plutôt que donner des 10 F ou 50 F à un enfant dont on ne connaît pas l'origine.

8h: Arrivée à la DGI: mon parker (rien à voir avec Parker Lewis...) prends ma mob', la cale, la boucle et me remet les clés. Je rentre, dis bonjour aux vigiles, et monte au 3ème où se situe mon bureau; Je mets la clim en marche, déballe mon ordi (oui je n'ai pas encore d'ordi digne de ce nom) et c'est parti. Le reste de la matinée est une journée de boulot traditionnelle dont les détails vont certainement vous emmerder plus qu'aut' chose.

12h : le ventre commence à dire "j'ai faim j'ai faim", donc c'est la descente comme on dit ici. Comprendre : la débauche. Je file chez ma Sénégalaise préférée. Même entre pays voisins d'Afrique, chacun a sa spécialité. Pour ma part, la cuisine burkinabè me plaît qu'à moitié, les femmes faisant beaucoup la cuisine à l'eau (les sauces notamment). Les sénégalaises elles privilégient l'huile, ce qui se rapproche plus de notre cuisine. Donc, je commande un bon Coca bien frais et un riz gras. C'est un plat avec du riz cuit dans une sauce arômatisée à la tomate, accompagné d'un peu de poisson, de choux, d'aubergine.
13h : le ventre est plein, voici l'heure du Nescafé. Rares sont les coins où l'on trouve du café cafetières.

15h : c'est la montée, je rejoins mon bureau pour oh de nouvelles aventures à la DGI.

17h30-18h : c'est la descente (logique après la montée..), on remballe tout est on sort. Salutation aux vigiles, ma mob' est préparée et démarrée par mon parker en chef ! Je prends la circulation en pleine heure de pointe, c'est la jungle ! Sur une voie large comme le périph' parisien, on croise 3 files de voitures et 3-4 files de 2 roues. S'y insérer est assez périlleux, heureusement il y a les feux. Quoique les 5 secondes entre le déclenchement des couleurs sont utilisées par les retardataires pressés et par les démarrages anticipés. Comprendre qu'il n'y a pas un moment comme chez nous à un carrefour où tout le monde est arrêté. Mais bon, quand une file s'allonge d'un côté, elles décide souvent de partir d'un coup, du coup les gens en contre-sens s'arrêtent de force...

19h : je rejoins M. Sanfo dit BB, un très très bon ami dans un quartier appelé Larlé. On s'asseoit sur une chaise devant la "cours familiale", au bord de la route, et on fait la causerie en regardant les gens passer.
Curieusement, ce sont des moments de détentes, les températures descendent, la nuit tombe, des gens de tout bord passe devant nous. Comme quoi, pas de besoin de télé ou de radio, regarder les gens vivre est un bon divertissement..
Il y a le petit boutiquier du coin qui croise un bon ami et qui parle fort; la petite voisine d'en face qui sort de sa douche, serviette attachée à la poitrine et qui regarde la rue, on ne sait pas très bien pourquoi; un ou deux enfants mendiants; les coiffeuses d'en face en train de fermer leur boutique; une demoiselle qui rentre de l'école en uniforme; un mécano qui attend la prochaine panne... Bref, un fourmillement de vies et de diversité de situations que l'on croise rarement de nos jours chez nous.

20h: nous allons nous asseoir à un maquis pour boire une (deux...) bière, accompagnée selon l'humeur de poisson braisé, de brochettes-frites ou de gésiers... il y a du monde tous les jours dans ce genre de coin, la bières 66cl coûte à peine 1euro, le plat de brochette 1,5euros.

22h: voici l'heure de rentrer, les rues commencent à se vider, les voleurs vont commencer à sortir, il est plus prudent de rentrer. J'enfourche ma mobylette et file, tel un ... un... bah un pauv' ti blanc à mobylette, jusqu'à la maison en espérant que personne ne va se mettre sur mon chemin.

23h: douche dodo bien mérité. Actuellement la clim' est assez appréciée pour s'endormir, il a tendance à faire 30° voir 35° dans la chambre, un peu de frais permet de bien dormir.

jeudi 12 mars 2009

Petites annonces..

1/ j'ai une voiture à vendre, une BMW noire 118D...

2/ envie de découvrir l'Afrique ? le Burkina vous accueille chaleureusement. Logé chez l'habitant pok, vous découvrirez l'Afrique Sub Saharienne. Dépaysement garanti.

Pour répondre à l'une ou l'autre, laissez un commentaire ou contactez pok par mail. :)

Les burkinabè savent faire la fête...

Petit billet pour expliquer la semaine passée et les jours fériés...

La semaine dernière, c'était le FESPACO 2009 ou FEStival PAnafricain du Cinema et de la télévision de Ouagadougou. Air de festival de Cannes sur fond de paysage africain, l'évènement biennal (chaque année impaire) fêtait ses 40 années d'existence.
Le Festival a acquis au cours des années une reconnaissance internationale, et rassemble des travailleurs de l'audio visuel de l'Afrique maghrebine à l'Afrique du Sud. Cette année, l'Ethalon d'Or de Yennenga (la "palme d'or") a été remis à une réalisatrice ethiopienne, Haïlé Guérima, pour son film "Téza".

Bref, à l'occasion de l'évènement, le gouvernement a décrété que les horaires de travail seraient décalés en journée continue (soit 7h-14h), afin de laisser la possibilité à la population de suivre les projections. Mesure louable, en faveur de la culture, nous ne pouvons que saluer l'initiative.

Ce laxisme, non sans intérêt, semblerait raisonnable, si le week-end clôturant le festival n'était pas arboré de la journée de la femme en ce dimanche 8 mars. Le burkinabè, soucieux de son image envers sa population féminine, a bien sûr décrété le lundi suivant férié, en l'honneur de toutes les porteuses des générations futures. Ceci étant habituel, rien de surprenant, même si un sentiment de vacances, d'orteils se dorant la pilule commence à se faire sentir...

Et là, c'est le drame : la fête de Mouloud cette année, selon les plus éminents musulmans de la communauté, aura lieu du lundi 9 au mardi 10 mars. Mardi doit donc être férié également ! Oui, je n'ai peut-être pas précisé que les fêtes musulmanes sont fériées ici.

Bref, au final, ce fut un week-end de vendredi 14h à mercredi 7h.

Plus sérieusement, même si cela peut s'apparenter un cadeau pour les employés de la fonction publique, ceux du privé en revanche ne sont que ralentis par cette effusion de festivité (pas de service minimum de la fonction publique ici).

vendredi 6 mars 2009

Journal du Jeudi



Le Journal du Jeudi, petit papier satirique, avec un air de Canard Enchaîné.

La liberté des journaux semble globalement respectée (même s'ils sont relativement prudents). Un journaliste, Norbert Zongo, est très populaire au BF pour son franc-parlé, et surtout pour les conditions dans lesquelles il a été assassiné en 98 après avoir écrit quelques révélations gênantes sur le gouvernement.


lundi 2 mars 2009

" 46 millions

C'est le nombre de personnes, vivant dans les pays en développement, que la crise économique pourrait plonger dans l’extrême pauvreté en 2009 (moins de 1,25 dollar par jour). Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, 53 autres millions de personnes demeureront contraintes de vivre avec moins de 2 dollars par jour, et ces chiffres viennent s’ajouter aux 130
à 155 millions d’individus qui ont sombré dans la pauvreté en 2008, suite à l’emballement des prix de l’alimentation et de l’énergie. Ces nouvelles prévisions mettent en évidence les lourdes menaces
pesant sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. "